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Tardes de Soledad, grandiose reportage sur un sujet tabou

  • Photo du rédacteur: Tanguy Piole
    Tanguy Piole
  • 26 mars
  • 2 min de lecture



La veille de la sortie du film, le volubile Albert Serra donnait une master class sur son extraordinaire documentaire, Tardes de Soledad. On y suit, pendant deux ans, les prouesses du toréro Andrés Roca Rey. Avec beaucoup de justesse, un journaliste a comparé le film à American Psycho, et Andrés Roca Rey à Christian Bale, l’interprète de Patrick Bateman dans l’adaptation cinématographique du roman de Brett Easton Ellis. Lorsqu’il s’apprête à mettre à mort le taureau, tous les traits du visage tendus, des yeux de tueur, Andrés Roca Rey est effectivement terrifiant. Le film se place également du point de vue du taureau : ses répliques aux provocations du matador sont tout aussi glaçantes et, par trois fois, le toréro se retrouve à terre ou plaqué entre deux cornes contre les palissades... Match nul entre les deux protagonistes semble être le verdict d’Albert Serra, ainsi espère-t-il sans doute éviter les étincelles sur un sujet aussi controversé que la corrida. Je n’ai pas assisté à une corrida depuis…cinquante ans, je mesure ici la réaction de mes amis, farouches opposants à ce cruel spectacle, qui me détesteront d’avoir eu l’enfance que j’ai eue. On se souvient de la proposition de loi d’abolition en France portée sans succès par Aymeric Caron. Le Mexique vient de voter la fin des mises à mort et, au Portugal, cette disposition est en place depuis 1928. On peut pourtant se demander ce qu’en pensent les taureaux survivant au traumatisme des banderilles plantées dans le dos. Concentré sur le lustre de son habit, le rayonnement de son image et sa survie tout simplement, Andrés Roca Rey filmé par Albert Serra est profondément mystérieux. Son site internet propose une interview de lui agrémentée de belles photos. Ainsi, ce garçon existe aussi à la ville, le film ne le dit pas…Il aime la solitude mais sans qu’on l’interroge sur sa vie privée, déclare une petite amie. Il a choisi d’être matador à sept ans, a abandonné l’école et laissé sa famille au Pérou pour faire carrière en Espagne. Le mystère de son visage n’est-il que cela, une dose de sang amérindien ?

 

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