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Dans Kolkhoze, Hélène et le garçon brillamment mis à nu

  • Photo du rédacteur: Tanguy Piole
    Tanguy Piole
  • 27 sept.
  • 2 min de lecture


Dans la famille Carrère d’Encausse, il y avait Hélène bien sûr, dont L’Empire éclaté a pris, il y a un demi-siècle, une place un peu convenue dans les rayonnages des bibliothèques, et les trois enfants, Hélénou (pour elle) alias Manu (pour ses deux sœurs), alias Emmanuel (pour tous les autres), l’Emmanuel Carrère que l’on connait, et ensuite, Nathalie et Marina. Sans oublier Louis, père des trois, et époux respectueux - pendant soixante-et-onze ans - mais peu respecté par sa « tzarine » d’épouse. Wikipédia classe Kolkhoze à la rubrique « récit » et non « roman », pourtant chez Carrère, à part quelques œuvres de jeunesse, reportage, autofiction et roman c’est la même chose. Pour celle dont la carrière culmine dans le rôle de chef (au masculin !) des Immortels, un kolkhoze était plus sympa qu’un sovkhoze (pour mémoire les deux sont des fermes de l’ère soviétique). Quand il fallait se serrer les coudes, on faisait donc kolkhoze chez les Carrère d’Encausse comme on fait kibboutz chez les Juifs. L’arrivée de ce livre en librairie a fait l’objet d’une mise en scène qui a duré tout l’été. J’étais impatient : ayant tout lu et tout aimé de Carrère à l’exception notable duRoyaume (son livre catho qui m’est tombé des mains malgré plusieurs tentatives de le lire), j’attendais fébrilement de tout comprendre sur les lignées russe et géorgienne de Carrère, grand amoureux et grand blessé de l’existence. Ayant médit par le passé contre l’Académie Goncourt, je serai cette fois-ci, avec beaucoup d’autres, en attente de l’onction suprême. Parce que la langue de Carrère est précise, soyeuse et sans snobisme. Parce que, sous la surface d’événements qui courent sur plus d’un siècle, Kolkhoze révèle les êtres profonds, qu’il s’agisse de princesses ou de femmes de chambre. Parce que les névroses de l’auteur sont, comme dans Yoga et comme dans Un roman russe, dévoilées avec intelligence et sans pudeur. Parce que cette transparence m’émeut au plus haut point et que Kolkhoze m’a aussi fait rire, éclater de rire même, et sans chiqué !

 

 
 
 
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