« May December », l'esprit mai 68
Todd Haynes était en compétition à Cannes, il en est ressorti sans prix pour « May December ». Pourtant, avec sa technicité irréprochable, le film aurait pu décrocher un lot de consolation. Mais pour m’émouvoir vraiment, il fallait plus. L’intrigue : Nathalie Portman incarne Elizabeth Berry, venue comprendre Julianne Moore, la sulfureuse Gracie Atherton-Yoo, qu’elle a prévu d’incarner lors d’un prochain film : cette dernière a eu été au cœur d’une affaire de mœurs avec un garçon de treize ans avec lequel elle a « fait sa vie ». Le scénario est très convainquant, il faudrait adapter le film en littérature. On y décrirait le syndrome d’un amour fou sur le mode Trognieux-Macron, ou Russier-Rossi, les interrogations du - très - jeune amant devenu homme mûr, la transmission de son émoi à son propre fils. Il serait question de deux femmes qui se craignent et se méjugent, de la rivalité entre elles. Ce serait un beau livre durassien, on pourrait ensuite l’adapter au cinéma, l’action se passerait en France où ces choses-là sont plus banales qu’aux États-Unis. Peut-être qu’un des héros mourrait comme dans « Mourir d’aimer », l’adaptation cinématographique de l’affaire Russier par André Cayatte en 1971 ?
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