Les hommes de Mélanie Thierry
- Tanguy Piole
- 3 mai
- 1 min de lecture
Pour son film, La chambre de Mariana, adapté du roman éponyme d’Aharon Appelfeld, Emmanuel Finkiel a longtemps recherché une actrice parlant l’ukrainien. Il a finalement accepté la proposition de Mélanie Thierry, son égérie dans La Douleur, film dans lequel elle incarnait si justement Marguerite Duras : elle serait Mariana s’il lui laissait le temps d’apprendre l’ukrainien. À nouveau, et cette fois dans une langue dont elle ne parlait pas un mot deux ans avant le tournage, Mélanie Thierry est bluffante. Son mari, le chanteur Raphaël, se dit « fier d’elle », on le comprend. Comme celui d’Anne Frank, le sort du jeune garçon juif caché dans un réduit dans la chambre de Mariana, ne tient qu’à un fil. Sa protectrice est une prostituée pour soldats allemands en quête de défouloir. Flirtant avec le danger, elle enchante la troupe avinée par sa rage de vivre et ses excentricités. Finkiel a filmé au plus près les visages souvent lumineux, ceux des hommes enivrés, celui de Mariana rarement sobre, celui de l'enfant. Le sourire comme arme pour combattre l’horreur ? Comme dans La vie est belle de Roberto Begnini.
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