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Sarah Jollien-Fardel m'impressionne



Sur YouTube, Sarah Jollien-Fardel apparait fragile et un brin conservatrice (« je suis joyeuse dans la vie ! »), vêtue bourgeoisement, dit qu’elle est un peu Jeanne (son héroïne blessée, bouleversante) et un peu Charlotte (« la pétasse ») mais pas avec quel sexe elle couche. Sa bio Wikipédia évoque un mariage et deux fils. J’ai adoré son livre, Sa préférée, Prix du Roman FNAC cette année. Le personnage odieux du père, à ce point-là odieux, inimaginablement odieux, comment lui est-il venu ? Elle portait ce livre depuis toujours, explique-t-elle, comme elle portait en elle un désir profond d’écriture, une certitude qu’elle écrirait un jour un roman. Bingo, elle ressort publiée, primée, et c’est mérité. Elle a travaillé, confie avoir réécrit six ou sept fois, ou peut-être était-ce huit, elle a perdu le décompte. Elle est fière de son incipit et elle a raison. La scène de Jeanne rendant visite à son père mourant à l’hôpital et la scène finale sont inoubliables (je vérifierai dans quelques temps si je n’ai pas oublié, on ne sait jamais), je les garde en viatique de bonne littérature, comme cette sentence de Jeanne à son propre endroit qui me parle : « Pourtant, ma préférence pour les femmes, je le réalisais en courant ce matin-là, n’était pas aussi délibérée que je l’imaginais. Mon homosexualité était un choix de douleur, celui du rejet affectif de ceux - mon père et le docteur Fauchère - dont j’aurais voulu simplement être aimée. » Jeanne s’allonge pendant treize ans sur le divan d’un psychanalyste, moi pendant dix étalés sur treize, mais quel rapport ?





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