« Oui », trois fois oui !

Vu Oui au Théâtre de l’Odéon, pièce d’après Thomas Bernhard adaptée et conçue par Claude Duparfait et Célie Pauthe. Duparfait assure le one man show. En arrivant, je dis que je n’aime pas le titre de cette pièce ; en sortant, il me ravit : oui est la réponse de l’héroïne, mystérieuse femme d’Ispahan abandonnée par son mari, un ingénieur tordu de Zug, à la question sur l’éventualité du suicide. À l’inverse d’Anna Karénine, une autre abandonnée, elle ne choisit pas le train comme véhicule d’écrasement mais le camion. Le texte est bouleversant. Il débute par un extrait de La parabole des porcs-épics de Schopenhauer (Das Gleichnis von den Stachelschweinen, étudié en classe d’allemand avec Utte Müller) : « Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres; mais leurs nombreuses manières d’être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. » Duparfait était parfait.