Merci et adieu Pema Tseden
Le léopard des neiges sera l’ultime film de Pema Tseden, le réalisateur de Jinpa, un conte tibétain : à cinquante-trois ans, le cinéaste a succombé au mal de l’altitude pendant le tournage. L’argument est simplissime : dans une petite ferme reculée, un léopard des neiges s’est jeté dans l’enclos censé protéger le bétail, a dévoré cinq mâles mais n’a pas pu ensuite s’extraire de sa prison. Terriblement affecté, le propriétaire des bêtes veut s’en débarrasser, une polémique s’enclenche qui finit par mobiliser la police. Les dialogues sont en chinois et en tibétain, les sous-titres de deux couleurs permettent de visualiser la capacité des personnages à passer d’une langue à l’autre, sous-entendu, le monde tibétain est définitivement assimilé à la grande Chine. Le léopard des neiges est aussi l’autre nom de la panthère des neiges saisie par l’objectif de Vincent Munier filmant Sylvain Tesson sur le traces du fauve dans son film La panthère des neiges. Mais, cette fois, elle est entièrement digitale et c’est cent pour cent bluffant. Du début à la fin de la projection, j’étais en pensée avec l’équipe de tournage au bord de ce lac du Qinghai à plus de quatre milles mètres d’altitude : il ressemblait à celui dans lequel j’avais rêvé de plonger au Tibet en 1987. Je retournerai là-bas, pousserai jusqu’à Kangnichumike.
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