Le film « Il Boemo » fera-t-il mieux connaitre le compositeur Josef Myslivecek ?
Tout est magnifique dans le film « Il Boemo » de Petr Vaclav sorti hier, l’histoire vraie de Josef Myslivecek, compositeur inconnu qui, dans l’ombre de Mozart, n’a pu accéder à la postérité, le scénario haletant entre Venise, Naples, Bologne et Prague, le jeu des actrices et des acteurs, Vojtech Dyk interprétant Il Boemo, le pianiste virtuose Philip Amadeus Hahn en très jeune Mozart, les scènes d’opéra filmé, l’œuvre de Myslivecek elle-même à laquelle le film offre une belle tribune. La syphilis ravage la vie de ce bel homme un peu chagrin, rempli tout à la fois d’ambition et de retenue, capable de survivre à la perversité du milieu artistique et de la cour de Ferdinand IV, Roi de Naples, dans les années 1770. Mais pas à cette maladie vénérienne qui le bouffe littéralement, l’obligeant à porter un masque comme une gueule cassée de la première guerre mondiale. Cette maladie si répandue aujourd’hui était donc très grave, on l’avait un peu oublié même si on se souvenait que c’est elle aussi qui a emporté Baudelaire à quarante-six ans (sachant qu’il l’avait contractée dès l’âge de vingt ans). Josef Myslivecek, lui, n’aura vécu que quarante-trois ans. Puisse ce film lui donner, deux-cent quarante-deux ans après sa mort, une notoriété à la hauteur de son talent.
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