Ils font leur cinéma
Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard, l’affiche de Le deuxième acte était prometteuse et le film faisait l’ouverture du festival de Cannes. Pourtant je n’avais d’abord pas voulu aller le voir : comment Quentin Dupieux pouvait-il sortir trois films en moins de deux ans ? Yannick m’avait énervé, et je n’avais pas voulu voir Daaaaaali ! à cause de la bande-annonce, le « ploc » mat des chiens tombant sur le marbre de la maison de Figueres. J’avais tort : les dialogues entre les acteurs parcourant la campagne dans de très longs plans séquence tiennent de la performance. On les dirait réels, c’est à dire improvisés : on ne saura pas si, comme à son habitude, Raphaël Quenard a eu l’autorisation de s’éloigner de son texte... car ici, tout est du cinéma, rien n’est vrai. La réalité, c’est quand il faut se travestir, remettre une moustache potiche pour être soi-même. Antisémitisme, irrespect pour les handicapés, homophobie, drague irrespectueuse passible du qualificatif de viol, les poncifs sont ridiculisés et c’est heureux et drôle. Chapeau Dupieux et chapeau les artistes !
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