Richard Gere lâche la bride
Dans Oh, Canada, le dernier film de Paul Schrader, Richard Gere campe impeccablement Leonard Fife, un réalisateur de documentaires en fin de vie. Son personnage jeune est interprété par le longiligne Jacob Elordi, lui aussi très convaincant. Dans le huis clos guindé et kitsh d’une grande maison de Montréal qu’on situerait volontiers dans le quartier de Westmount, les flashbacks et les swaps entre les deux hommes qui n’en sont qu’un plongent le spectateur dans un maelstrom enivrant à l’image de l’existence du héros, ses femmes et ses tranches de vie successives. Refaisant, face caméra, le film de sa vie, Fife n’enrobe son discours dans aucun velours, peu importe l’impact sur sa troisième femme Emma (Uma Thurman) qui le toise stoïque, fidèle à son poste d’aidante. Quand le générique de fin est apparu, je voulais continuer à me noyer dans cette puissante évocation de ce qu’une vie peut contenir d’amours et de non dits.
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