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Résurrection, Palme de Cœur pour Bi Gan

  • Photo du rédacteur: Tanguy Piole
    Tanguy Piole
  • 31 mai
  • 2 min de lecture


Au dernier jour du Festival de Cannes 2025, Juliette Binoche cherchait ses mots pour, tout à la fois, tenir son rôle de présidente et faire deviner sa préférence personnelle pour Résurrection, le troisième long métrage du jeune Bi Gan. Depuis Kaili Blues en 2015, le réalisateur chinois a trouvé sa voie. Son film de 2015 surprenait par ses plans séquence filmés avec une caméra embarquée sur un drone le long de la rivière de Kaili, son village natal dans le Guizhou au sud de la Chine. Jouant à cache-cache avec eux, la caméra surprenait les acteurs fonçant sur leur moto déglinguée sur des sentes terreuses. Trois ans après, dans Un grand voyage vers la nuit, Bi Gan reprenait le stratagème, un plan séquence de plus d’une heure, filmé en lumière rouge dans les bas-fonds d’une communauté de prolétaires fantasmagoriques. Pour capturer la magie de ce film dans le film, véritable retour sur image de Kaili Blues, mieux valait chausser des lunettes 3D. Élitiste bien sûr, un film franco-chinois avec un budget limité… Et puis cette année, Bi Gan était prêt, ou tout juste, son montage achevé sur les chapeaux de roue et sa sélection obtenue à l’arrache. Résurrection est un film phénomène, à nouveau une œuvre franco-chinoise, sur laquelle les avis sont irréconciliables, dithyrambiques ou assassins, c’est selon. On imagine les débats (plus longs qu’à l’habitude) du jury de Cannes. Découpé en six parties annoncées clairement comme au temps du cinéma muet, le film campe la relation entre une femme ayant subi une opération du cerveau et le cadavre d’un androïde avec lequel elle va se transplaner dans des lieux interlopes à différentes époques de la Chine. La scène finale rapproche un peu les protagonistes de la République populaire de Chine, Bi Gan se montre soudain plus réaliste. Pour ce film inoubliable, Juliette Binoche pouvait se permettre l’audace d’un Prix spécial du jury spécialement créé pour l’occasion. À l’image de celles d’Un Chien Andalou, le film de Buñuel et Dali qui a lancé le cinéma surréaliste, certaines scènes de Resurrection se sont gravées pour toujours dans ma mémoire.

 

1 Comment


pascalesolere
Jun 09

ben ça donne ULTRA envie de le voir ainsi que ces deux films précédents que j'ai raté ( en 2 ans et demi de deprime on en rate des trucs )

MERCI Eric Dugelay mon quasi voisin

Merci aussi à Cathcath de me l'avoir fait connaître

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