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La vie rêvée des tortionnaires



De Walter Salles je connaissais Sur la route sorti il y a treize ans, adaptation du roman de Jack Kerouac. Son nouveau film, Je suis toujours là, prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise, campe avec force le destin tragique d’une famille, deux parents, Rubens et Eunice Paiva, et leurs cinq enfants. Salles était au départ un documentariste, Rubens a existé tout comme son épouse. En 1970, cet ingénieur civil et ancien député du parti travailliste brésilien est arrêté par des sbires de la dictature. La caméra filme d’abord le bonheur de la famille dans une grande demeure au bord de l’océan à Rio de Janeiro, puis l’arrestation et l’emprisonnement d’Eunice pendant quelques jours, enfin l’inquiétude lorsque l’absence du mari et père se prolonge. Torture et assassinats ne sont que suggérés, le point de vue est celui de la vie qui se poursuit « après », la résilience et le courage d’Eunice, ses études reprises sur le tard pour devenir avocate à quarante-huit ans, sa fierté de pouvoir  subvenir seule et digne aux besoins des enfants. À ce jour, les assassins de Rubens sont identifiés. Tout comme ceux des opposants communistes à Suharto dans l’Indonésie de 1965 filmés par Joshua Oppenheimer dans son documentaire The act of killing. Dans les deux cas les tortionnaires coulent des jours tranquilles sans être inquiétés.

 

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