L’escort, être poétique
- Tanguy Piole
- il y a 5 jours
- 1 min de lecture
Tout juste sorti de l’université, Simon Chevrier se lance en littérature et remporte le Prix Goncourt du premier roman. Selon la quatrième de couverture, Photo sur demande conte l’enquête à laquelle s’adonne, comme un passe-temps - un divertissement pascalien -, le héros de cette autofiction. Objectif : comprendre les dessous de la photo d’un homme s’attrapant le pied avec la bouche dont une reproduction trône dans la chambre de son amant. Hélas, le cheminement de cette recherche n’est pas décrit de manière rigoureuse et la rédemption qu’elle est censée enclencher est improbable. Il reste la narration de la prostitution du garçon sur les applis, ses états d’âme, jamais hystériques mais profondément poétiques et parfois silencieusement douloureux, des portraits touchants du lien entre le jeune homme et ses clients quinqua en mal d’affection. Le père du narrateur était également dans cette tranche d’âge, Photo sur demande raconte aussi le deuil et l’ambivalence de la relation au père : « Maintenant que tu n’es plus là, je me sens plus libre de mes choix. Et si de là-haut tu me surveilles, je suis désolé de ce que tu découvres ». Après les films Sebastian, de Miko Makella, et 100 000 000 000 000 - cent mille milliards, de Virgil Vernier, les escorts sont décidément à la mode.
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