Fasciné par Paul Kircher dans Météors
- Tanguy Piole
- 31 mai
- 2 min de lecture
Huit ans après Petit Paysan, son premier long métrage, Hubert Charuel émeut une deuxième fois. Présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard et visible dans les salles à partir du 8 octobre 2025, Météors donne à Paul Kircher une nouvelle occasion de démontrer un immense talent. De son personnage Mika, on ne sait pas grand-chose, rien sur sa famille, ses blessures, sa sexualité, rien sur son passé. Pour ce qui est de son présent, seul nous est donné à connaitre son travail à mi-temps comme équipier chez Burger King et son lien puissant avec Daniel (le très juste Idir Azougli) et plus distant avec Tony (Salif Cissé, troisième talent qui magnifie le film). Avec son regard perdu dans des pensées qu’on ne sait deviner, ses larmes affleurant qui, parfois, se mettent à couler, Mika déroule son existence sans que ni lui ni le spectateur ne puissent en deviner le sens. Au gré des péripéties du scénario, bousculé de droite et de gauche, il garde toujours un réflexe de survie pour lui et son buddy Daniel. Paul Kircher, c’était lui déjà dans cet autre Est de la France, celui de Leurs enfants après eux. Mais son personnage dans le film des frères Boukherma ne véhiculait pas la même mélancolie, et dans un rôle d’adolescent de quatorze, ça ne le faisait pas. Dans Chiens de la casse de Jean-Baptiste Durand, autre film sur un binôme indéfectible très à l’ouest dans l’Hérault, Raphaël Quénard explosait lui aussi dans le rôle protecteur d’un buddy paumé mais c’était du Raphaël Quénard, gouailleur et malaisant. Mika, lui, est en cristal, on le briserait d’une pichenette de l’auriculaire, je ne peux m’empêcher de voir en lui l’Arthur Rimbaud du cinéma d’aujourd’hui. À l’UGC Gobelins où Hubert Charuel présentait son film avec sa coscénariste Claude Le-Pape, on a su que le garçon était une belle personne également à la ville, toujours désireuse d’aider l’autre à réussir dans son jeu. Et on a compris que Paul Kircher avait tout compris.
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