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C’est facile de rater un livre et d’être quand même publié



« Il ne faut rien dire. Un livre qui tente de terminer l’histoire de silence et d’amour d’une fille et sa mère », avait écrit Marielle Hubert en dédicace. « Il ne faut rien lire » m’avait prévenu Arthur Dreyfus qui me l’avait offert. J’ai lu quand même. Las, je n’avais pas été impressionné par l’interview de l’autrice sur le Net, je n’ai pas été impressionné non plus par son roman, son second (comme elle dirait d’un enfant qu’elle n’a pas), un an après le premier. La construction pyramidale autour des destins de quatre femmes, l’arrière grand-mère, la grand-mère, la mère, elle, la transmission des névroses à travers les ovocytes de leur future progéniture portés par chacune d’elle au plus profond de leur corps, tout cela aurait pu fonctionner, avec pour personnages secondaires le conjoint inexistant de l’autrice, le père sans prénom (« mon père »), le grand-père tordu, l’arrière grand-père transparent. Mais Marielle Hubert n’aide pas le lecteur, on passe d’une femme à l’autre sans crier gare, la mère a cinq ans pour de vrai, son développement s’est arrêté à cet âge, elle se meurt à plus de soixante-dix ans mais elle a encore cinq ans, on se perd, on se rattrape de justesse, on se perd encore, on finit par se déconcentrer. Quel traumatisme a bien pu subir Yvette, la mère, à cinq ans ?, hum hum, semble-t-elle vouloir nous faire deviner. Or, dès les premières pages elle esquisse une piste à base de cheval à bascule, on s’engouffre dans l’hypothèse, c’est une évidence ! Alors quel malheur qu’une conclusion explicite et froide comme un rapport de police arrive en avant dernière page, genre dénouement pour les nuls, disant le truc sur lequel « il ne faut rien dire », celui-là même dont on ne fait que parler du matin au soir dans la société française de 2024.

 

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