Bravant l’opprobre, Huppert sublime en Bérénice

Vu Bérénice mis en scène par Romeo Castelluci « d’après » Jean Racine. Difficile d’imaginer plus terrible critique en provenance des différents quotidiens et aussi des spectateurs qui n’ont rien trouvé de mieux que de déposer des litres de venin sur le site de l’Officiel des spectacles. Cela éveillait bien sûr ma curiosité. À la fin de la représentation, la salle était debout applaudissant à tout rompre le quasi one woman show d’Isabelle Huppert. « Isabelle ! On t’aime ! », hurlait mon voisin. Le radiateur électrique et la machine à laver avaient été moqués bien sûr, ils n’existaient pas dans la Rome de l’an 69 après Jésus-Christ…où donc le metteur en scène avait-il eu la tête ? Beaucoup de choses ont frappé notre œil, je crois que nous étions hypnotisés, c’était l’enjeu. Je retiens les ânonnements de Bérénice devenue Isabelle frappée d’aphasie, une maladie que j’ai appris à connaître récemment avec une amie qui en est atteinte. Isabelle Huppert a tellement d’audace, elle sort du lot des actrices iconiques françaises ! Par exemple, ses rôles dans « Captive » du Philippin Brillante Mendoza ou dans « In another country » et « La caméra de Claire » du Coréen Hong-Sangsoo. Bien hâte de voir prochainement « A traveler’s needs », film du même Hong Sang-soo à sortir dans lequel elle joue encore.